De 1911 à nos jours, voici un peu d’histoire aéronautique à Montélimar et à l’aéroclub au travers de dates importantes.
L’Aéro-club n’est pas créé, mais déjà cette année la vocation aéronautique montilienne voit le jour. Roger Morin effectue le premier vol, qu’on peut qualifier d’historique, à Montélimar. Partant du Champ de Course, route d’Espeluche, sur un appareil Blériot, identique à celui qui a traversé la Manche avec son constructeur, il atterrit à Dieufefit dans le parc du Château de Rejeaubert. Il effectue le retour dans la même journée. Ce vol peut certainement être qualifié d’exploit, car en 1911 les vols, surtout en province ne devaient pas être légion.
C’est la même année qu’eu lieu la première course Paris-Madrid, avec cinq concurrents. Une terrible catastrophe malheureusement endeuilla le départ à Issy les Moulineaux. Le cinquième concurrent manque son décollage et fauche le groupe des officiels. M. Berteaux, Ministre de la Guerre, est tué. M. Monis, Président du Conseil est grièvement blessé. La course continue malgré tout. Elle est gagnée par Vedrines. Ce même Vedrines qui en mars 1912, estimant la présence d’un aviateur indispensable à la Chambre, se présenta au Sénat, fit sa campagne en avion et n’échoua que de quelques voix contre le candidat super favori de cette élection.
M.Luca, Sous-préfet de Montélimar, soutenu par un groupe de montiliens passionnés d’aviation tels que Roger Morin, bien entendu, De la Jaumerie, chef d’escadrille de la guerre 14-18 ; Rougetet, directeur de la météo ; Espiard, Cuchet, Freydier, etc… crée le 5 avril 1925, « L’Aéro-club de la Drôme et de l’Ardèche ». Une stèle en hommage aux exploits de Roger Morin est la première manifestation concrète de ce premier comité, sur le terrain d’Ancône. Peu d’heures de vol dans les premières années : il n’y avait pas d’avion. Par contre, des manifestations aéronautiques, des fêtes, très prisées, dit-on, par M. le Sous-préfet, donnent des bases solides à ce nouvel aéro-club.
M. le Sous-préfet Luca quitte le Club. Président d’honneur, il prouvera son attachement par des dons généreux mais aussi par des interventions auprès de la FNA et même en essayant de récupérer de l’argent du Club auprès d’un ex-trésorier indélicat. En France, l’aviation, si j’ose m’exprimer ainsi, prend des ailes. Dynamisée par l’exploit de Lindbergh, reliant New-York à Paris sur son « Spirit of St-Louis » en mai 1927, l’aviation connaît un essor considérable.
Avec des appareils très souvent achetés par des membres du Club, tels le Potez 36 de MM. Chalau et Siaux, le Caudron 232 de MM. Sepiard et Bas, le Caudron Triplace 100 CV de M. Salomon, etc… le Club s’étoffe, attire de plus en plus d’adhérents. En 1933, deux avions participent déjà au Tour de France et régulièrement, ensuite aux Tours du Sud-Est. Une école de pilotage est créée avec un Potez 36 acheté par les élèves pilotes. M. Espiard en est le moniteur bénévole. Il est remplacé par l’Adjudant-chef Vernier qui a obtenu de la Base d’Istres son maintien sur la piste de Montélimar-Ancône.
Dans cette époque des années 30, il convient de rappeler tous les présidents qui se succédèrent et permirent au Club de se développer, tels que MM. Morin, Chalau, Hygonet, Espiard, Rode, Salomon, etc… C’est aussi la naissance de l’aviation populaire sous l’énergique impulsion de M. Espiard et Gaston Vernier. Le Club grandit en flotte, membres et activités. Il acquiert une très solide réputation dans le monde aéronautique.
Le 14 juillet 1937, la Fédération lui confie (déjà) l’organisation du Rallye International Lyon-Cannes. Dans la même année, le Club organise le Concours Régional des Jeunes Brevetés sous le patronage de l’Aéro-club de France et la Fédération Populaire des Sports Aéronautiques.
En 1937 est également organisée sur le terrain d’Ancône une cérémonie à la mémoire de Jean Mermoz.
En 1938, le Club totalise 17 brevets et arrive en tête de la « Coupe des Ailes » organisée par la presse aéronautique. Dans ces années, l’Aéro-club de Montélimar reçoit 30 000 F du Ministre de l’Air et la promesse d’une détaxe de 1 franc par litre d’essence.
A cette époque, une telle activité déborde dans toute la région. M. Salomon crée l’Aéro-club de l’Ardèche à Ruoms. Le Club prend alors sa dénomination de « Aéro-club de Montélimar et sa région ». Le Club de « Pont St-Esprit » du Tricastin et de Visan sont également des émanations du Club de Montélimar.
Comme dans toute la France, le Club de Montélimar rentre dans sa coquille. Il n’est pas toutefois complètement inactif : Le terrain est évacué de tout le matériel du Club. Les avions démontés et garés dans une remise de M. Ruas au Bois de Land. Cinq caisses de pièces détachées sont entreposées dans le garage Espiard au Teil. En 1942, un hommage est rendu à son Président d’ Honneur M. Roger Morin, décédé ainsi qu’à deux membres du Club : MM. Combe et Chastan, morts, victimes de leur devoir. Une section de modèles réduits est créée avec comme moniteur Gaston Vernier, en attendant que soit créée la section vol à voile.
Les années 1946 à 1955 sont occupées à la reconstitution du site aéronautique : les hangars sont reconstruits, avec bien sûr quelques parcimonieuses subventions d’Etat, mais surtout grâce à la générosité de quelques membres, et à la participation manuelle bénévole et active de personnes dont certains continuent à animer le Club de nos jours.
De 1956 à 1963, le Club sous la présidence de M. François Maurin, prend une nouvelle consistance : les brevets et heures de vol sont sur une courbe ascendante. Le Parc Avion se modernise, la radio apparaît sur les tableaux de bord.
Une époque qui ne se raconte pas ! C’est, en effet, notre époque, c’est la vie actuelle du Club. Tout l’acquis, tout ce qui se voit sur le terrain sont les fruits, les résultats des efforts de 20 ans avec, bien entendu, la base des époques passées déjà racontées. Nous sommes sûrs que maintenant et plus tard d’autres sauront continuer cette œuvre avec autant de passion et dans le même esprit. Les jeunes (et les moins jeunes) qui ont découvert, qui découvrent ou découvriront cette extraordinaire activité qu’est la possibilité de voler, les anciens, les chevronnés, mais toujours aussi passionnés d’aviation, seront reconnaissant à tous ceux qui depuis 1912 avec Roger Morin jusqu’à nos jours et même dans les années à venir ont permis, permettent et permettront que vive l’AEROCLUB DE MONTÉLIMAR PORTE DE PROVENCE !
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